lundi 24 juillet 2023

54°11 N et 7°54 E

Parti de Borkum vers 11h. Dans la matinée j'ai accompagné Marius au terminal Ferry. A 7h15 il embarquait sur le premier catamaran qui assure la liaison avec la ville de Emden. Son périple de retour était assez long et passait par Brême où il avait un changement de train pour Hambourg. Puis après des métro ou des trains régionaux qui le conduisait à l'aéroport pour un retour sur CDG. Le reste du temps a été consacré à la préparation de la navigation à venir.

Pour moi plusieurs solutions se présentaient au départ de cette île. Nordesey, et Wangerooge après avoir éliminé Baltrum qui avait un port assez accessible depuis le nord mais des fonds inférieurs à 2m et pas de chenal balisé sur la partie Nord. Pour l'île de Nordesey la problématique était un accès nord bien balisé mais un port situé sur la partie sud de l'île et donc beaucoup de temps pour ressortir dans la zone "navigable". Par exemple pour Borkum c'est 5h de navigation pour se retrouver au nord de l'île sans avoir progressé dans l'Est. Donc Nordesey est aussi éliminée comme destination finale de cette nouvelle étape. Restait l'île de Wangerooge avec un balisage d'un chenal nord,une port assez prêt de l'accès à l'eau libre, mais très peu de fond nécessitant un passage à marée haute.

Lorsque je suis arrivée devant cette île vers 9h30 le 19 juillet le vent qui m'avait fait défaut une grande partie de la nuit (de 1h à 6h ou j'ai progressé de 5 miles durant ces 5h), s"était enfin établi me permettant une progression à plus de 4nds. Malheureusement il venait du sud-est ce qui m'aurait fait tirer des bord dans un chenal peu profond; par contre il poussait Escapade à bonne vitesse en ligne directe sur les deux îles d'Helgoland. île qui a toutes les caractéristiques que j'aime bien. Un port sans grand chenal d'accès ce qui me permit donc d'arriver à la voile le plus près possible de l'entrée du port. Que ceux que toutes ses considérations techniques ennuient lèvent la main.

Cette étape a duré 28h sans dormir (voir plus sans dormir ayant accompagné mon fils tôt le matin), car même si j'ai un pilote automatique qui me permet de ne pas barrer continuellement cette zone est très fréquentée par les gros bateaux en tous genre porte-containers, pétroliers et autres géants des mers qui se rendent à Hambourg qui est un des ports européens les plus important après Rotterdam. Par la même c'était une difficulté que j'étais content de laisser derrière moi.

Pour poursuivre, mon petit jeu, ce compte rendu est illustré d'une photo qui ne correspond pas tout à fait à la description de cette étape; merci pour vos retours sur ce point.

Logistique

Le séjour de Marius avec moi sur le bateau s'achève. Un de ses amis qui se marie est bien plus important que de la navigation à la voile en Mer du Nord ou les contraintes du vent, des courants, des ports qui doivent rester accessibles avec un minimum d'accès avec le moteur électrique puisque sur Escapade c'est une contrainte (choisie) mais qui a des conséquences importantes sur les ports où nous pouvons ou pas nous arrêter. Cette grande zone où nous naviguons qui se partage entre trois pays (Pays-Bas, Allemagne, Danemark) s'appelle globalement les waddens. Des îles très basses sur l'eau qui séparent d'un côté la Mer du Nord qui est navigable quelque soit la marée et quelque soit l'orientation du vent; de l'autre une vaste étendue d'eau entre la terre et ces îles à marée hautes, et qui à marée basse se transforme en immense tas de sable et où il faut circuler dans des chenaux aux possibilités, de navigation à la voile seule, très limitées; excepté si l'on possède un dériveur intégral (type de voilier sans quille ou celle ci est rétractable) qui peut justement ce poser sur ces tas de sable si pour une raison ou une autre le tas sable nous bloque l'accès à un port où un abris et surtout un moteur utilisant une énergie fossile qui permet (il faut le reconnaitre) une grande autonomie.

En tout cas, je n'ai pas trouvé de port pour déposer Marius autre que dans celui où nous nous trouvons déjà (Borkum). Port qui réunit une bonne connexion au continent via des ferries réguliers et des trains pouvant (ou autres moyens de transport) le conduire vers l'aéroport d'Hambourg dans lequel un avion le ramènera sur Paris. Cela donne: Borkum Emden (ferries) Emden Brême (train) Brême Hambourg (train) Hambourg centre, métro et train urbain et pour finir Hambourg Paris (avion). Cela va faire un petit paquet de carbone ;-)

Pour le temps qu'il nous reste à passer ensemble, nous partons à la découverte de l'île en vélo. C'est un moyen de transport très employé sur cette île sur laquelle beaucoup de pistes cyclable ont été crées. Faire du vélo sans circulation automobile est très agréable. Par contre, le vélo sur une ile sans relief, c'est lorsqu'il y a beaucoup de vent, reviens à faire de petites ascensions du mont Ventoux à chaque fois que l'on se retrouve face au vent. Et du vent il y en avait.

Donc pour finir, on se retrouve le 18 juillet à 7h30 sur le quai des ferries à se dire au revoir.

samedi 15 juillet 2023

Fete-Nat à Borkum

C'est 88 miles sur le fond qui ont été réalisés sur cette navigation, qui commença à la marée basse de Vlieland à 11h ce jeudi 13 juillet, et terminé le 14 juillet à 4h du matin à Borkum, soit une moyenne de 5nds pour ce parcourt. En premier sous le vent de l'île, il a fallu adapter la voilure au vent plus soutenu que les prévisions météo ne le laissait prévoir, c'était l'occasion de tester le solent (foc plus petit que le génois). Nous avons naviguer avec une combinaison de voiles solent plus grand voile arrisée. Une fois passé les hauts fonds de l'île de l'Ouest de Terscheling la navigation c'est, avec ce vent d'Ouest, effectuée au portant. La mer ne permettant pas d'effectuer une route directe vent arrière quelques empannages ont été réalisés au court de cette journée. Les plus délicats étant ceux réalisés entre 22h30 et 1h30 du matin dans les 6 miles (soit seulement 2nd de moyenne sur le fond pour ce passage) de la première partie du chenal d'accès de Borkum qui est orienté plein Ouest avec une intense activité dans ce chenal plus on se rapprochait de la basse mer, qui était synonyme de courant portant pour les bateaux sortants mais malheureusement pour nous de courants contraires.

Ici peu de bateaux de passages, on est loin des marinas bling bling, comme dit notre voisin Heinrich, dont on est ammaré à couple de son bateau depuis notre arrivée. Ici c'est low cost, pas de wifi dans le port, peu de pontons, d'ou l'amarrage à couple. C'est aussi le prix le plus bas à la nuit depuis le début de cette odyssée, sans Circée et autres personnages mais avec quelques épreuves pour pimenter la navigation.
Autre caractéristique, la présence des éoliennes nous en avons deux en visu depuis notre bateau nous indique que nous avons bien changé de pays car après la Belgique, et les Pays-Bas (qui portent bien leur nom) l'Allemagne avec son fort taux d'utilisation de l'énergie éolienne marque son paysage avec ces équipements. Sans compter tout les parcs éoliens maritimes que nous croisons depuis la Belgique. En comparaison notre pays fait pale figure.

Puisque l'on évoque l'énergie, je vous indique que pour Escapade pour le moment c'est l'étape qui a le moins utilisé l'énergie électrique de son petit moteur. Avec la sortie du port de Vlieland et l'entrée dans celui de Borkum nous avons utilisé seulement 10% des capacités de la batterie.

mardi 11 juillet 2023

Après la cuisine des mousquetaires, la bouffe corsaire

Déjà qu'à terre, j'ai pas une grande appétence pour la cuisine, en mer cet état de fait est augmenté par plusieurs points. Premièrement sur un petit bateau comme le mien les outils pour cuisiner se résume à une poêle, une casserole et un faitout, des couteaux, fourchettes et bien sur un camping gaz élément indispensable pour cuisiner chaud. Deuxièmement, l'espace de stockage des ingrédient de cette bouffe corsaire étant aussi limité, la base c'est riz, pâtes, les pommes de terre, des œufs viens s'ajouter tout ce qui dans les préparations industrielles se conserve bien (il n'y a pas de glacière sur Escapade) comme le thon en boite, avec ou sans additifs comme le maïs, haricots rouge, tomates séchées conservées dans de l'huile, olives noires, fromage emmental, gouda puisqu'on est au Pays-Bas et vous obtenez une préparation comme sur la photo qui pourra se manger en mer à partir du moment ou votre riz était déjà cuit.

Sur la photo jointe, vous pourrez voir une préparation typique de bouffe corsaire.

Autre point très pratique est d'avoir sous la main des tas de choses pouvant se grignoter lorsque l'on ne peut rien préparer: dattes, cake aux fruits, noix de cajou etc...

Dans cette bouffe corsaire, ce qui est particulièrement bien c'est lors de l'escale la découverte de la cuisine locale. En bord de mer, on trouve à des prix raisonnables les Fish and Chips qui peuvent bien régaler avec des produits frais. Même si l'intitulé est le même; de port en port le fish n'est pas le forcément le même.

Vlieland une ile dépaysante

Jusqu'à présent toutes les étapes étaient des points de repos pour passer le plus rapidement à l'étape suivante, en fait, pour ce "débarrasser" de cette première partie du voyage qui n'est pas le but principal qui est de naviguer en Baltique. Sur cette île c'est un peu différent la beauté sauvage du paysage n'y est pas pour rien. Une grosse dune où pousse en partie arrière une forêt de pin, des campings derrières la dune, protégés ainsi des vents. Même une micro brasserie, je sais qu'il y a quelques lecteurs qui apprécieront cette référence à la bière (voir Fortuna Vlieland). Une circulation cycliste intense, c'est pas le tour de France, mais au Pays Bas on ne rigole pas avec la petite reine. Je vous laisse creuser le sujet mais si par hasard vos pas vous conduisent dans ce pays, un coup de Ferry et à vous Vlieland.

Voir: page Wikipedia

Pour la photo, il est bien agréable de déguster un Fish and Ship local à l'ombre d'un pin en contemplant ce magnifique paysage maritime des îles de la Frise (west frisian island est inscrit sur la carte).

Mais comment Escapade est il arrivé sur cette île? Et bien au départ d'Ijmuiden, et oui, je n'ai pas raconté l'étape Scheveninguen - Ijmuiden, qui c'est commencé sans beaucoup de vent et c'est terminé avec un fort vent d'Ouest il était temps d'arriver. La marina d'Ijmuiden est un bout du monde et il n'y a pas grand chose à en dire. Pour l'étape suivante était prévue Ijmuiden - Den Helder; une fois encore arrivée en approche de Den Helder vers 13h le vent étant favorable à une progression rapide vers le nord, nous marchions à plus de 7nds sous GV arrisée au premier ris et génois. La décision a été prise de poursuivre vers le nord (toujours le nord ;-) et nous espérions arriver rapidement sur Terschelling dont on nous avait dit le plus grand bien de la marina. Malheureusement le vent nous a lâché vers Texel, et cela conjugué avec la renverse du courant nous a conduit à choisir comme stop cette île de Vlieland. C'est au final un bon choix, nous sommes tout de même arrivés bien fatigués de cette journée vers 23h.

samedi 8 juillet 2023

Que fais ce Zodiac à nous suivre?

Météo prise ce vendredi 7 juillet promettait une navigation intéressante. J'avais prévu un stop intermédiaire à la Roompot Marina (quel drôle de nom) et puis nous avons atteint rapidement (11h) l'endroit ou nous devions bifurquer pour atteindre cette marina. Les condition de mer étant excellente, plus besoin de pilote automatique puisque mon fils Marius m'a rejoint à Blankenberge; j'ai pris la décision de continuer et de passer ce qui me faisait peur sur cette cote hollandaise: le passage de l'entrée du port de Rotterdam.

Sur la photo ce voilier de 14m a mis pas mal de temps à nous rattraper mais sa longueur rendait cette course en temps réel impossible à remporter même s'il est juste à quelques mètres de nous dans le port.

Vers 14h30, nous sommes suivi et un Zodiac rapide, très rapide nous rattrape malgré le fait que nous marchions au largue entre 6 et 7 nds. Les gardes côtes Néerlandais s'invite sur notre bateau, et deux gaillards vont éplucher tous les documents de bord, il sont équipé d'équipement radio qui leur permettent en temps réel de vérifier nos documents. Après 15 à 20 mns de cette inspection, le zodiac se rapproche de nouveau et les deux gaillards quittent notre bord avec un soulagement de ma part concernant mes documents officiels.

Une heure plus tard le vent change de direction et est un peu moins à notre avantage, il nous faudra tirer des petits bords de "recentrages" pour pouvoir atteindre notre nouvelle destination qui est Scheveningen. Un bord assez long au sud de Rotterdam. un tout petit bord pour laisser passer un catamaran super géant surement une plate-forme pour implanter des éoliennes, et un paquebot sortant à toute vitesse et dont nous avons bien senti les odeurs de cuisine dans son sillage. A 20h Rotterdam est dans notre sillage (grand ouf de soulagement de ma part) ce passage n'a pas été si difficile que cela finalement.

Scheveningen est finalement atteint au soleil couchant, reste à trouver une place dans cette marina très convoitée, à 23h tout est fini. Next step dormir, ce sera court car dans ce port l'amarrage ce fait à couple et le bateau qui est prêt du quai veut partir à 6h. C'est la vie du marin.

mercredi 5 juillet 2023

Affolement chez les girouettes et anémomètres du port de Blankenberge

Vers 23 heures, minuit le baromètre à rapidement perdu six hectopascal, et comme le prévoit la théorie météorologique, c'est l'affolement chez les girouettes et anémomètre de la marina. Après mesure avec mon anémomètre (à main) c'est environ 35 noeuds de vent dans le port, dehors la mer du Nord doit bien être en colère. Pour ma part je n'étais pas trop confiant dans mon amarrage arrière et vers une heure du matin, je l'ai doublé. Cela ne veut pas dire que j'ai bien dormi. Les coups de boutoirs de ce vent d'Ouest m'ont réveillé régulièrement lorsque des rafales plus fortes que les autres faisait chanter le gréement de manière un peu plus aïgue. C'est également pour éviter ce coup de vent que j'ai réservé plusieurs nuits dans ce port.

Ce qui m'a permi hier, de redécouvrir la grande ville touristique qu'est Bruges.

Des Zigs et des Zags dans Bruges

Lorsque l'on est à dix minutes de train de Bruges et que l'A/R est à 7€, il serait stupide de ne pas en profiter. Ce n'était pas une ville inconnue, j'ai du y passer une petite journée il y a une trentaine d'année. Le souvenir n'était pas très vif. La veille, à la bibliothèque de Blankenberge j'ai pu un peu préparer ce périple, grace à wikipédia. Les musées de la ville regorge d'art flammand de la fin du moyen-âge mais ce n'est pas trop mon truc.

Il y a donc eu beaucoup de zigs, pour prendre un café et regarder passer les bateaux chargés de touristes, comme moi, auquels on explique la ville visible depuis les canaux.

Il y avait du monde en ville et au détour d'un zag, paf, je tombe sur la fnac. cela tombait très bien car coté bouquin je commençais à manquer de munition. Bon le rayon des livres en français n'était pas très fourni; mais j'ai choisi "âmes animales" de JR dos Santos ou dans la note finale il explique que si l'on veut faire baisser la température de notre vaisseau spatial dont nous sommes tous les cosmonautes. Un des points qui dépend le plus de notre volonté; c'est celui qui consiste à diminuer fortement notre consommation de viande. Cela rentre en phase avec un autre bouquin lu et emporté sur le bateau "manière d'être vivant" de Baptiste Morizot, qui évoque plus philosophiquement à travers sa passion de l'observation des loups comment nous nous sommes éloignés de nos frères les animaux.

voir: https://fr.wikiquote.org/wiki/Baptiste_Morizot
et: https://fr.wikipedia.org/wiki/Baptiste_Morizot

Il va falloir télécharger des livres électroniques car je serai à sec avant d'arriver au cercle polaire ;-)

lundi 3 juillet 2023

Beaucoup d'Est dans un peu de Nord

L'Etape Dunkerque - Blankenberge n'a pas été très longue mais c'est le seul stop que je vais faire en Belgique. La facade maritime de la Belgique n'étant pas très longue. Au niveau navigation pas de difficultés majeures excepté le fait qu'ici le rivage est à l'image du pays: Plat (ce plat pays qui est le mien comme disait Jacques Brel). Les fonds marins ne sont pas profonds et donc naviguer veut dire: suivre assez scrupuleusement le balisage qui indique aux bateaux où il faut être et où il vaut mieux ne pas être. Si j'arrive à poster mes traces GPS vous verrez que pour cette étape c'est assez rectiligne; la raison est qu'encore une fois encore j'ai bénéficié d'un vent portant d'Ouest Nord-Ouest très facilitateur (j'ai mis 7h, mon logiciel indique 36 miles, pour naviguer entre les deux ports). Par vent d'Est pour le même trajet c'est au bas mot 14h de navigation avec des virements de bords constants pour respecter les chenaux de navigation.

Je vais rester un petit moment dans ce port en raison d'une petite tempête annonçèe pour mercredi; et mon fils doit venir me rejoindre. La notion d'escale comme évoqué précédement prend toute sa valeur. Que faire ici? La proximité de Bruges va, très certainement, me permettre d'enrichir mes connaissances sur cette ville.

L'ambiance de Blankenberge elle même est un frond de mer bien bétonné ou les immeubles laisse peu de place à de la diversité architecturale. D'un autre côté, ils préserve du vent la ville qui se trouve derrière eux en contrebas. Pour la marina, elle ressemble à s'y méprendre à toutes les marinas européennes que je connais. Sa seule particularité est: les oiseaux (mouettes et goëlans) qui sont des grands consommateurs de moules locales et dont le nombre important n'est pas sans rappeler l'ambiance du film d'Hitchkok. Jeux, Escapade (mon bateau) est dans cette photo; Je paye une bière (à consommer à Blankenberge bien sur ;-) au premier qui me donne des indices d'où il se trouve.

EscapadeVR suite. Une Semaine de jeu avec les outils de routage

Passer la dorsale, a été le mot d'ordre de la fin de semaine et du week-end. Bon, avec le bateau on est au Sud de la dorsale et il va fa...